Dans mon article précédent, j’évoquais mon expérience SVE à Rome. Avant celle-ci, je n’avais jamais étudié l’italien.
Partir dans un pays sans parler la langue de celui-ci peut paraître impossible, impensable et illogique.
Connaître les bases d’une langue avant un départ est effectivement un plus, mais pas un prérequis.
Pour un certain nombre d’expériences de vie, on apprend sur le tas, en étant confronté directement à la situation par choix et/ou obligation.
On peut par exemple lire un tas de guides sur la parentalité pour s’y préparer, pourtant l’expérience débute réellement lorsqu’on devient parent.
Et bien apprendre une langue, c’est un peu pareil. On peut s’y préparer à l’avance, mais on n’apprend vraiment à parler la langue que lorsque l’on se déplace dans le pays et qu’on communique avec des natifs.
Attention, je ne sous-entends pas par là qu’une période de préparation est inutile.
Cependant, un certain nombre de personnes freinent leurs envies de partir à l’étranger sous prétexte qu’elles ne connaissent pas la langue du pays ou ne maîtrisent pas l’anglais. Et par conséquent, elles remettent toujours à plus tard leur projet.
L’apprentissage d’une langue peut ainsi commencer avant le départ, ou bien sur place. Dans ce dernier cas, celui-ci sera favorisé puisque vous serez complètement immergé.
Bien entendu, connaître la langue anglaise peut vous aider initialement.
Pas besoin de détenir un niveau C1, seulement quelques mots qui pourraient vous permettre de demander votre chemin, vous restaurer etc.
Aucunes connaissances préalables en italien ou en anglais n’étaient exigées dans mon projet.
J’ai en effet bénéficié de cours d’italien en arrivant sur place, qui pour moi ont été indispensables pour débuter mon apprentissage de la langue.
Mais pendant ce laps de temps, l’anglais m’a été vraiment utile : pour poser des questions à la gare, m’orienter au centre-ville, communiquer avec mes colocataires qui ne parlaient pas un mot de français etc.
Cependant, plus vous passez de temps dans le pays, en vous éloignant du centre-ville et des zones touristiques notamment, plus vous remarquez que l’usage de l’anglais est moins coutume (excepté dans les pays anglophones).
Je me souviens avoir communiqué avec mes collègues à l’aide d’un mix de langues (italien, français et anglais), de dessins et de gestes lors de mes premiers jours. Néanmoins, je me suis vite retrouvée coincée et frustrée. D’une part parce que je ne comprenais pas complètement ce qui se tramait autour de moi, puis je ne pouvais pas exprimer pleinement mes idées et mes opinions sur un sujet ou un autre. Il m’était alors difficile de prendre des initiatives dans les centres où je travaillais.
Seulement apprendre une langue n’est pas toujours chose aisée, et prend du temps.
J’ai compris au fur à mesure qu’il me faudrait du temps pour que mon oreille se fasse à la langue italienne et beaucoup de pratique pour réussir à converser.
J’ai alors pris toutes les opportunités qui s’offraient à moi : participer à un tandem («échange linguistique »), rédiger en italien mes listes de courses, des résumés de mes semaines, emprunter des livres pour enfants à la bibliothèque, ou encore suivre des cours de step etc.
Alors oui, il est possible d’aller dans un pays sans parler la langue. Mais je pense que plus le séjour est long, plus l’apprentissage de la langue est nécessaire.
Lule Fillette