Galway affronte Dublin
Samedi 9 juin, Adrien et moi sommes allés voir un match au Pearse Stadium. A 19h, nous nous faufilons parmi 10 000 autres spectateurs pour parvenir aux tribunes et assister à un match du sport de référence en Irlande : le hurling. L’équipe de Galway affronte celle de Dublin au Pearse Stadium, le stade de Galway situé non loin de Salthill. Directement, nous sommes plongés dans l’ambiance avec l’hymne national : Amhràn na bhFiann, qui signifie « la chanson du soldat », reprise par tout le stade. La saison comporte deux compétitions : le championnat et la ligue. Le championnat est la plus prestigieuse. Se déroulant de mai à septembre, il oppose des équipes d’amateurs. Nous sommes invités par le maître de stage d’Adrien, nous ne connaissons en rien ce sport.
Le hurling, mais qu’est-ce que ça peut bien être ?
Il se pratique avec une crosse en bois, appelée « hurley », utilisée pour taper dans le « sliotar » qui ressemble à une balle de baseball. Le hurling est l’activité phare de l’univers du sport gaélique (avec le football gaélique, qui se joue sur le même terrain). Il est pratiqué depuis très longtemps en Irlande (au moins depuis le Vè siècle). L’objectif est de faire passer le sliotar entre les poteaux : au-dessus de la transversale, c’est un point, en dessous (à l’intérieur du but), c’est trois points. Nous sommes impressionnés par l’habileté que nécessite ce sport. Il faut être bon dans tous les domaines : sauter haut, courir vite, lancer loin. Une des techniques les plus impressionnantes est le solo-run : lancer le sliotar sur le hurley tout en continuant de courir, cela demande beaucoup d’agilité. Le match se joue à 15 contre 15, et bien que nous soyons à un match de championnat, les hurlers ne sont que des amateurs. Dans l’équipe de Galway, nous avons retenu notamment les noms de Jason Flynn ou Joseph Cooney, très applaudis par le public.
Un match au rythme soutenu
Il y a un arbitre sur le terrain assisté d’arbitres de ligne. Le hurling se joue vite et le sliotar atteint parfois de telles vitesses qu’elles rendent l’arbitrage difficile. En effet, le sliotar, une fois propulsé par la crosse, peut atteindre une vitesse de 110 km/h. C’est un des sports d’équipe les plus rapides. Nous avons parfois du mal à suivre le sliotar qui évolue principalement en l’air et qui est de couleur claire. Il est souvent frappé à hauteur du visage, d’où un risque d’accidents. En effet, connu pour sa complexité, le hurling l’est également pour être un des sports les plus violents, à l’image du rugby. Depuis 2010, le port d’un casque est obligatoire. Lors du match, nous remarquons que les joueurs ne sont pas vraiment fairplays. Il arrive qu’après un but, les esprits s’échauffent et les coups entre joueurs adverses partent. C’est un sport de contact, bien qu’officiellement, seuls les chocs épaule contre épaule sont autorisés. Entre les deux mi-temps, nous observons les enfants envahir le terrain, tous habillés de leur maillot de Galway et munis de leur crosse pour, le temps de quelques minutes, prendre la place de leurs idoles. A la deuxième mi-temps, l’ambiance est à son comble. Bien que nous ne parlons pas très bien anglais, nous parvenons parfaitement à comprendre les propos de certains supporters, peu flatteurs pour les joueurs de Dublin. Le hurling est un sport très populaire en Irlande, qui suscite un vif engouement de la population. Les irlandais ne loupent jamais l’occasion d’aller voir un match au stade, ou dans les pubs, qui étaient pleins ce jour-là. C’est une activité très largement pratiquée dans ce pays pusiqu’elle compte près de 100 000 licenciés. Score final : 26 à 25. A la fin du match, alors que Galway vient de gagner après un suspense insoutenable provoqué par une égalité parfaite à quelques minutes du terme, les supporters descendent des tribunes et entrent sur le terrain. Les enfants se regroupent autour des joueurs pour obtenir des autographes.
La finale du championnat aura lieu le premier dimanche de septembre à Croke Park, le stade de Dublin. Le gagnant remportera la McCarthy Cup. Nous vous conseillons vivement d’y aller si vous en avez l’occasion !